La situation énergétique des infrastructures stratégiques en République Démocratique du Congo a atteint un seuil critique. En l’espace de seulement deux semaines, l’aéroport de N’djili a été le théâtre de deux incidents majeurs, révélant la vulnérabilité du système électrique de la RDC, un système qui appelle à des solutions structurelles, dont l’autonomisation des infrastructures publiques en énergie électrique.
Le 10 septembre, l'avion présidentiel a été contraint de survoler Kinshasa pendant plus de 40 minutes, attendant le rétablissement du courant sur les pistes. Le matin du 22 septembre 2025, à 5h50, une nouvelle coupure a plongé l'aéroport dans l'obscurité, retardant le processus d’enregistrement des passagers, par conséquent affectant les heures des vols prévus. Cette conséquence est d’autant plus prononcée pour des passagers qui doivent prendre des vols de correspondances à partir des aéroports suivants.
En réaction, le Président du Conseil d’Administration (PCA) de la RVA (Régie des Voies Aériennes) a déclaré envisager une solution - remplacer le réseau de la SNEL par des groupes électrogènes pour les opérations nocturnes - une solution peu durable, inefficace, et très coûteux, en plus d’être non écologique pour son émission excessive de gaz polluant du carburant.
Ces incidents à l'aéroport de N'djili ne sont que la partie visible de l'iceberg. Ce phénomène touche régulièrement, voire permanemment d’autres infrastructures comme les hôpitaux, les universités, prisons et d’autres infrastructures vitales, mettant en danger la vie des populations et la sécurité nationale. Au sein de la population, ce phénomène n’est plus à démontrer. Le faible taux d’accès à l’électricité au pays, estimé entre 15% et 22% en est la preuve éloquente.
Une étude de préfaisabilité publiée par Resource Matters en Août dernier sur l'autonomisation énergétique de bâtiments publics, avec l'ISTA et le siège de la SNEL comme cas d'étude, a démontré qu’il est possible de répondre de manière durable et efficace à ce défis, notamment en instituant de systèmes hybrides combinant l’énergie solaire, des batteries de stockage et des générateurs en appoint. La nature offre à la RDC toute cette opportunité, comme le démontre la plateforme Congo Epela.
Resource Matters appelle ainsi les autorités gouvernementales, les institutions spécialisées du secteur de l’électricité ainsi que les responsables des institutions publiques à investir dans l’autonomisation en énergie électrique de leurs infrastructures/bâtiments, profitant de l’opportunité offerte par la libéralisation du secteur de l’électricité en RDC. Avec l’évolution de la technologie, les modélisations pour ces projets sont très possibles, que de prendre des mesures sans études préalables.
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Christian Mbenga
Coordonateur secteur électricité - Resource Matters
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